Explorer le marché tadjik

Pour les dernières prévisions sur les impacts économiques causés par la pandémie de coronavirus, veuillez consulter la plateforme de suivi des politiques du FMI "Policy Responses to COVID-19" pour les réponses économiques clés des gouvernements.

Le Tadjikistan est un pays montagneux à revenu intermédiaire inférieur dont l'économie repose principalement sur l'extraction minière, la transformation des métaux, l'agriculture et les envois de fonds des citoyens travaillant à l'étranger. Ces vingt dernières années, le pays a connu une croissance régulière et, bien qu'à un rythme plus lent, l'économie a continué de croître même au milieu de la crise mondiale du COVID-19 (+4,5 % en 2020). Le FMI a estimé la croissance à 5% en 2021, grâce à une hausse de la consommation privée et publique. Pour 2022, le FMI prévoit une croissance de 4,5%, suivie de 4% en 2023, même si le conflit en Ukraine peut représenter un risque à la baisse car les transferts de fonds des expatriés (25% du PIB) depuis la Russie seront probablement affectés négativement.

Le pays a un déficit budgétaire structurel qui s'est creusé à 4,4 % en 2021 dans un contexte de baisse des revenus et d'augmentation des dépenses d'aide sociale et de santé. Les dépenses devraient augmenter en 2022, notamment pour le financement des programmes sociaux de lutte contre la montée de la pauvreté. Coface prévoit que le déficit budgétaire atteindra 5 % du PIB en 2022. La dette publique, extérieure et en devises est estimée à environ 49,3 % du PIB pour 2021, le principal créancier étant la banque chinoise Eximbank (40 % du total). Pour 2021-2023, la Banque asiatique de développement a fourni 323 millions de dollars de subventions. Le ratio dette/PIB devrait suivre une tendance baissière sur l'horizon de prévision (48,1% cette année et 47,6% en 2023 - FMI). Les réserves de change devraient se maintenir autour de 2 milliards de dollars (couvrant environ huit mois d'importations et la moitié de la dette totale). Parallèlement, la hausse des importations conjuguée à une hausse des prix alimentaires mondiaux a alimenté l'inflation, qui s'est établie à 8 % l'an dernier et devrait se stabiliser autour de 6,5 % en 2022-23.
 Dans l'ensemble, le rôle du secteur privé dans l'économie reste limité, ne contribuant qu'à 13 % de l'emploi formel et à 15 % du total des investissements (Banque mondiale). L'économie du pays est assez équilibrée, l'agriculture représentant 23,8% du PIB, et l'industrie et les services ayant une part similaire (32,8% et 35,3%, respectivement - Banque mondiale).

La population est relativement pauvre au Tadjikistan. Depuis l'indépendance, le pays a fait d'énormes progrès dans la réduction de la pauvreté : entre 2000 et 2018, la pauvreté est passée de 83 % à 27,4 %, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale. Quelque 6,9 ​​millions de personnes, dont 2,8 millions d'enfants, ont besoin d'aide en raison de taux de malnutrition élevés, d'un accès insuffisant à l'eau et à l'hygiène, de perturbations de l'apprentissage, d'une pauvreté exacerbée et de risques de protection accrus. Suite à l'apparition de la pandémie de COVID-19, une part croissante de la population a déclaré avoir réduit sa consommation alimentaire, et l'incapacité des migrants précédemment rentrés de retourner à l'étranger a entraîné une augmentation significative du taux de chômage, estimé à 7,6% par la Banque Mondiale.