S'implanter en Ethiopie

Selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2022 de la CNUCED, les entrées d'IDE en Éthiopie sont passées à 4,2 milliards USD en 2021, contre 2,4 milliards USD un an plus tôt ; tandis que le stock total d'IDE s'élevait à 31,6 milliards USD, soit environ 31,8% du PIB du pays. La plupart des investissements étrangers sont dirigés vers les secteurs du raffinage du pétrole, des mines, de l'immobilier, de la fabrication et des énergies renouvelables. Le pays a également profité des difficultés du secteur textile bangladais pour attirer des entreprises textiles étrangères. La Chine est l'un des plus grands investisseurs, représentant 60 % des nouveaux projets d'IDE approuvés, avec des investissements importants dans la fabrication et les services. Les autres principaux pays investisseurs sont l'Arabie saoudite, les États-Unis, l'Inde et la Turquie. Le conflit dans la région du Tigré (bien que le traité de cessation des hostilités signé en novembre 2022), l'instabilité politique et le ralentissement des négociations de restructuration de la dette pourraient décourager les investisseurs à court terme (Coface). La capitale éthiopienne, Addis-Abeba, s'est classée deuxième au monde après Pékin en termes d'attraction d'investissements directs étrangers dans la construction de centres de données, selon un rapport de fDi Intelligence. En outre, les chiffres officiels du gouvernement montrent qu'au cours des neuf premiers mois de l'exercice 2021-22 (21 juillet-22 juin), l'Éthiopie a attiré 2,43 milliards USD d'IDE, marquant une augmentation de 18,3 % en glissement annuel.

Il existe un certain nombre de contraintes à l'investissement étranger, à savoir la forte ingérence de l'État dans l'économie, le mauvais état des infrastructures, les difficultés liées à l'acquisition des terres, le contrôle strict des changes, les coûts de transaction très élevés et la faiblesse des institutions. De plus, le gouvernement éthiopien continue d'exercer un contrôle total sur le secteur des services. Des progrès significatifs ont été réalisés en termes d'infrastructures de transport et de production d'électricité afin d'améliorer l'attractivité de l'Ethiopie. Le birr éthiopien n'est pas une monnaie librement convertible, de sorte que les pénuries de devises entravent la capacité des entreprises à rapatrier les bénéfices et à obtenir des investissements. Le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (6 000 MW) sur le Nil Bleu vise à porter la capacité hydroélectrique à 37 000 MW d'ici 2037. La privatisation imminente des secteurs publics des chemins de fer, des transports maritimes, aériens, de la logistique, de l'électricité et des télécommunications devrait stimuler l'investissement privé, tout comme la création de zones économiques spéciales. Afin d'améliorer le climat des affaires, le gouvernement a récemment approuvé une nouvelle loi sur les investissements étrangers et, en 2022, l'Éthiopie a publié une nouvelle réglementation sur les incitations à l'investissement. Dans l'ensemble, le pays bénéficie d'une main-d'œuvre formable abondante et peu coûteuse et bénéficie d'une situation stratégique donnant accès à des marchés lucratifs au Moyen-Orient et en Europe (mais il dépend de Djibouti pour son accès à la mer rouge et au canal de Suez). L'Éthiopie s'est classée 38e sur 180 pays dans l'indice de perception de la corruption 2022 de Transparency International et 117e parmi les 132 économies dans l'indice mondial de l'innovation 2022.