IMPORTER ET EXPORTER au Turkménistan

Le gouvernement du Turkménistan contrôle de près l'ensemble du commerce extérieur par l'intermédiaire de la Bourse d'État des biens et des marchandises. La politique commerciale du pays vise à développer les marchés d'exportation du gaz, des produits pétroliers, de l'électricité et du coton. Les droits de douane sont relativement bas au Turkménistan, mais les barrières non tarifaires entravent les échanges. La valeur totale des exportations et des importations équivaut à 35 % du PIB (selon les dernières données disponibles de la Banque mondiale). Plus de 90 % des exportations concernent le gaz naturel, suivi du coton et des plastiques. Les importations sont dominées par les tuyaux en fer, les machines de récolte et les médicaments. Le Turkménistan fait partie de la Communauté des États indépendants et a conclu des accords commerciaux régionaux et préférentiels avec un certain nombre de partenaires commerciaux. En 2020, les membres de l'OMC ont convenu d'accorder au Turkménistan le statut d'observateur au sein de l'organisation. L'accès au marché reste très limité et le commerce continue d'être entravé par une faible productivité, un accès limité aux services financiers, des coûts de transport élevés et des infrastructures et une gestion de la qualité sous-développées. Malgré la diversification en cours et planifiée de ses marchés, les exportations du Turkménistan dépendent de plus en plus d'un seul grand marché (la Chine) et continuent d'être dominées par un seul produit (le gaz naturel), ce qui rend l'économie vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux. Dans ce contexte, un projet de gazoduc pour la Chine (devenu opérationnel en avril 2022) et le gazoduc proposé par le Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI), pourraient plus que doubler la capacité d'exportation de gaz. Après la décision de la Russie début 2016 de suspendre ses importations de gaz du Turkménistan, la Chine est désormais le principal client du pays et représente près des trois quarts de ses exportations de gaz. Cependant, la Russie a repris ses importations de gaz du Turkménistan en 2019, après une interruption de trois ans. Néanmoins, les exportations vers l'Iran sont également suspendues depuis 2017 en raison d'un différend sur les prix. Le 21 janvier 2021, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan ont signé un protocole d'accord sur l'exploration conjointe du champ gazier de Dostlug afin de renforcer la capacité d'exportation.

La balance commerciale du Turkménistan est structurellement excédentaire. Des réductions substantielles des investissements publics, des contrôles des changes et une législation plus stricte sur les importations ont entraîné une baisse des biens importés et une nette amélioration de la balance commerciale. Néanmoins, la tendance s'est inversée en 2020 : selon l'OMC, les exportations de biens ont totalisé 6,4 milliards de dollars (une baisse de 34,1 % sur un an), les importations atteignant 3,1 milliards de dollars (+7,3 % en glissement annuel). Selon les données préliminaires d'Eurostat, les exportations totales du Turkménistan vers les pays de l'Union européenne ont augmenté de 63 % en janvier-octobre 2021 par rapport à l'année précédente et ont atteint 440,3 millions d'euros.
L'excédent commercial devrait encore se réduire en 2022, la croissance des importations s'accélérant en raison d'un assouplissement des contrôles à l'importation (Coface).